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Medjez el bab 1960 à nos jours (6)

FRÈRE- BOU -TASSA :
Les êtres humains ont un bout de chemin à parcourir ensemble .Durant leur enfance ils pensent de la même façon parlent le même langage jouent les mêmes jeux ont les mêmes ambitions , quand ils deviennent jeunes chacun prend son chemin et choisit sa rive pour aboutir enfin au même port qui est la mort .
Notre bonhomme a raté son enfance il a pris volontiers un chemin qui mène nulle part .Il est un marginal au sens vrai du terme au même titre que les autres marginaux qui ont vécu à Medjez el bab tel que Khrouchtchev,Kilani ,cinquième et autres.Vraiment c'est bizarre la ville de Medjez est connue par ces marginaux,nous n'avons ni poètes ni écrivains,ni artistes ni ministres,vraiment rien et même moins que rien
Quand il a atteint l'âge adulte les aiguilles de l'horloge ont tourné à l'envers et il s'est trouvé dans l'incapacité de suivre le rythme infernal de ce sale monde ,avec ses contraintes et ses lois pourries,il a choisi un autre mode vie propre à lui,une vie simple,terne,vide,creuse,fermée sans âme qui vive à part lui, la misère, la solitude,le silence et l'alcool.
Froid comme un serpent venimeux comme une vipère,il habitait seul un coin isolé,ténébreux de souk el barrani (place du souk actuel à Medjez el bab ) sans amour, sans famille ,sans maison ,sans feu pour se réchauffer. Le temps passe dans la douleur comme une blessure qui saigne,comme une cicatrice profonde . Il aime le silence immobile qui dérange .Dans l'intérieur de sa tète un brouillard des mots et des questions sans réponses . Rien n'est important pour lui car sa vie a cessé depuis longtemps,depuis qu'il a oublié ses parents,ses soixante ans de merde et de misère,il n'avait jamais connu d'amour ni de passions.
Il en a marre de cette vie,il n'attend rien de personne,son but principal c'est de chasser sa maudite âme de son faible corps squelettique,alors il passe tout son temps à boire de l'alcool car selon lui tous les vins ont les mêmes goûts,il n'y a aucune différence entre le vin rouge le vin blanc, le vin rosée, le vin mousseux, le vin sucré les liqueurs et les muscats .Il boit comme une éponge pour oublier ces emmerdements .L'alcool lui fait perdre la tête et lui fait vivre dans un autre monde réconfortant et sans problèmes .Pour rentrer dans cet état second il n'y a pas mieux que l'alcool éthylique (à brûler) qui est un produit bon marché et efficace et rapide .L'alcool brûle ces lèvres et ces viscères avant de brûler ses méninges .Il circule dans ces veines,soufflant le feu comme un dragon enragé, détruisant dans son chemin les globules rouges et blancs pour atteindre sa tête et massacrer les quelques neurones qui survivent encore et qui sont d'ailleurs d'aucune utilités
Il a tout perdu,sa jeunesse,sa santé,son passé,son présent et son avenir;il n'a retenu que sa dignité , son orgueil et sa correction,il n'a jamais tendu la main,il n'a jamais demandé l'aumône . Chaque matin avec une gueule de bois il se lève de bonheur sans réveil avec le soleil, sans bruit sans angoisse,les paupières lourdes,gonflées ,pesantes ,les cheveux en bataillon , un courant d'air dans sa tête,il se dirige les regards baissés un pas en avant et deux en arrière vers l'abattoir de la ville pour travailler comme un nègre exécutant de sales besognes et en guise de récompense on lui donne des abats et des tripes qu'il emmène au centre ville pour les vendre près du marché de la ville pour quelques millimes . Avec cette somme dérisoire il achète une bouteille d'alcool à brûler qu'il cache soigneusement sous ses aisselles et prend le chemin de retour,traînant une silhouette osseuse,sa natte de cheveux grise surmontée d'un absurde bonnet les yeux fixés au sol les épaules voûtés,comme il se sente exposé aux regards . Il remontât la rue retourna à droite puis à gauche et traverse la rue en titubant le regard impalpable,impersonnel,glacé,ignorant les remarques déplacées des gens qui s'attablent en dehors du café Brahim el Gharbi avec un sourire hésitant et craintif sur ses lèvres;il se parlait tout haut parce que le silence lui est insupportable .
Il faut être rude comme un mulet et ruse comme un diable pour avoir vécu ainsi pendant toutes sa vie,cette misère,cette crasse,cette solitude,cette désespérance il les partage avec deux autres alcooliques qui sont ni mort ni vivant , qui crèvent en silence sans trop de problèmes,constamment saouls comme des bêtes .
Cette bande d'alcoolique a perdu son identité mais pas sa dignité elle est déracinée , silencieuse renfermée folle de solitude,plongeant parfois dans un univers de méfiance de haine et de colère.

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MEDJEZ EL BAB 1960 à nos jours ( 5 )

Le ministre de l'économie qui défendait à l'époque toutes griffes dehors et avec une insolence démesurée était en quelque sorte comme un va t on guerre qui veut à travers cette théorie de socialisme de merde réaliser des ambitions personnelles au détriment des souffrances du peuple tunisien qui le suit il faut le dire docilement comme un agneau sans aucune réaction par peur des représailles . Les agriculteurs , la mort dans l'âme acceptent la confiscation et la spoliation de leur terre priant dieu en silence de lever cette calamité qui s'est abattue sur eux . Certaines âmes charitables considèrent avec philosophie religieuse ce socialisme comme un châtiment , une punition du bon dieu contre ce peuple qui quitté le droit chemin .
A Medjez el bab ça sonne le glas un silence lourd règne sur la ville des années durant , un silence qui parle qui dérange d'ailleurs c'était le seul langage cohérent et compréhensible utilisé par les habitants . La ville est triste lugubre terne habitée par des gens sans espoir , sans avenir qui traînent le pas comme des âmes en souffrance .
Réalisant que cette politique a mené le pays inéluctablement vers la déroute le pouvoir à l'époque c'est subitement réveillé de cette hibernation qui a trop tardé et décide brusquement l'abondant pur et simple de ce médiocre système . Il n'a ménage aucun effort pour le qualifier de tous les torts .Tout a été arrangé pour trouver un bouc émissaire et ce ministre qui était jusqu'à cette date la coqueluche du pouvoir et qui détient à juste titre plus d'un porte feuille au sein du gouvernement et qui soufflait le chaud et le froid sans que personne n'ose lever le petit doigt pour rouspéter ou le contrarier et qui se permet de nager seul contre le courant bon grée mal grée , ce monsieur tombe brusquement en disgrâce est demis de ses fonctions et mis au prison pour avoir induit le combattant suprême en erreur et profiter de sa maladie et de ses absences répétées du pays pour mener le pays vers l'abîme .
C'est une page sombre , triste qui est définitivement tournée , la ville de Medjez el bab a retrouvé petit à petit le sourire après l'abandon de ce système . La vie a reprit doucement après des années de misères et de peur . On commence à sentir l'odeur de la terre , le printemps a reprit ses belles couleurs les abeilles quittent leurs ruches les oiseaux reviennent et ornent le ciel et les pauvres les agriculteurs ont regagné leur terre et l'irriguent par leur sueur leur volonté et leur bravoure pour rattraper le temps perdu

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MEDJEZ EL BAB de 1960 à nos jours ( 4)

C'est dur l'hiver des années soixante , il est méchant , glacial . Il est plus froid que celui de nos jours , le matin il gèle en permanence le ciel est constamment voilé il pleut des cordes quotidiennement ou presque les vents n'en parlant pas ils s'acharnent sur la ville tous les après midi avec une violence démesurée . Vraiment jadis l'hiver à Medjez el bab est dégueulasse indésirable tous les pauvres enfants le détestent le dénigrent et souhaitent son départ avec impatience car ses misérables ne peuvent pas lui faire face il n'ont ni la force ni les moyens pour le combattre . Cette saison est sadique autant elle est aimée par les agriculteurs autant elle est haïe par les enfants pauvres démunis car elle les empêche d'aller jouer de se libérer de faire le vide en l'obligeant à s'engouffrer chez eux avant la tombée de la nuit comme des poules mouillées priant dieu en silence qu'il fasse beau le lendemain .
Les années soixante la Tunisie avait connu une très grave crise économique le pire depuis son indépendance à cause de l'application hâtive d'un système socialiste importé immoral mal adapté au spécificité de la société tunisienne , vraiment c'étaient des années de braise et de galère . La Tunisie avait connu la famine et la pauvreté .Les riches malgré leur rang social et leur notoriété se sont appauvris et ont connu la famine et la misère que dire des pauvres qui sont déjà dans ce bourbier depuis leur naissance et bien qu'ils sont habitués à ces situations précaires , ils ont craqué et touché le fond ils vivent au jour le jour mangeant leur pain noir , et trainant leur maladie leur déception et leur colère avec beaucoup de patience et surtout de philosophie.
il n y avait ni travail ni investissement le pays chavire vers la banqueroute et la faillite le chômage atteint des proportions démesurées . Les hommes acceptent de travailler dans les collectivités ( Hadhira ) sans percevoir de salaire en recevant en contre partie deux kilogrammes de farine par jour juste ce qu'il faut pour maintenir leur famille en vie .
Le petit qui commence à peine à se mettre debout à bien manger chaque matin à sidi Ben Aissa se trouve contre son grée avec les enfants de son âge comme une plume dans le cœur cette méchante tempête qui souffle sur la Tunisie toute entière subissant la conséquence désastreuse d'un mauvais système économique qu'il n'ont pas choisi et qui a été imposé contre leur grée par des politiciens novices sans expérience . Imaginez une enfance malheureuse dans un pays pauvre qui coule qui prend de l'eau de tous bords . Imaginer un hiver agressif lourd dans un pays qui navigue à vue au pif au mètre comme un bateau ivre qui a perdu le nord sans aucun espoir qui pointe à l'horizon pour atteindre le bon port .
Des années sombres passèrent lentement ,le peuple tunisien impuissant perd de l'espoir avec le temps, démoralisé abattu erre comme des âmes en peine qui frôlent leurs chemins dans un champ de mine attendant désespérément un changement qui tarde à venir , priant dieu de lever cette calamité qui s'est abattue brusquement sur lui comme une foudre à cause de l'entêtement d'une classe politique impulsive bornée autoritaire qui n'accorde aucun intérêt à son peuple .Ce bon peuple pacifiste sobre calme docile comme un agneau qui suit le courant sans lever le petit doigt , marche dans le troupeau avec fatalisme sans se soucier de ce que lui réserve le destin il est il explique cette situation de merde comme étant un calamité qui s'est abattue sur lui et dont il ne peut rien faire en fait habitué à caresser dans le sens des poils .
Un jour le directeur de l'école demande aux élèves de quitter la classe pour aller accueillir le ministre de l'économie qui vient à Medjez el bab prononcer un discours important dans la salle Soltana et il les ordonne fermement de se mettre en rang devant l'école pour l'applaudir et lui souhaiter longue vie .Tous les écoliers étaient heureux de griller les cours et de rentrer chez eux avant l'heure quant au ministre c'était pas leur souci majeur car pour eux la politique c'est le dernier de leur préoccupation à part quelques uns les béni oui oui qui vous connaissez ceux qui effacent le tableau et ramassent les cahiers de classe et font les doux à l'instituteur .
La salle soltana était pleine à craquer il y avait beaucoup de monde le ministre était jeune beau gosse élégant bien vêtu instruit développait à voie haute un langage académique, incompréhensible, incohérent et énumère les avantages du système socialiste et le présente comme étant la meilleure ci ce n'est pas l'unique solution pour la Tunisie pour rattraper les pays développés et réaliser la paie sociale . Je suis pertinemment sur que personne ne comprenait rien de ce qu'il disait.
Ces épaves ignorants affamés qui assistent comme des comparses à cette réunion et qui occupent comme d'habitude les dernières rangées sont moches sales mal vêtus maigres avec des visages ridés secs carbonisés par le soleil et la famine et la misère . Ces cadavres vivants sont concentrés dans cette salle comme des prisonniers dans un camp de concentration nazi, mal vêtus , mal rasés avec des cheveux en bataillon dégageant des odeurs nauséabondes , tetenant entre les lèvres
des bouts des cigarettes de basse gamme de marque Hallouzi et Arti.
Ceux ci font semblant de suivre et comprendre ce qu'il disait et interrompent de temps en temps son discours fleuve par des applaudissements interminables injustifiables. Ces zombies oublient que ce monsieur qui fait étalage de ses connaissances économiques est le responsable de leur malheur c'est lui qui a plongé le pays dans cette situation de misère
.
Ces gens là on n'en veut pas ce lot de ferrailles ces racailles ces ordures sont beaux pour la poubelle car se sont eux qui ont encouragé ce ministre par leur applaudissements à foncer la tète la première dans sa sale besogne et à mettre en application cette politique désastreuse et à le pousser indirectement sans le savoir ne pas faire machine arrière .
Pour ce ministre je lui dis en face je te pardonnerai jamais pour le mal que tu m'as fait pour les longues nuits que j'ai vécues le ventre creux .Ce que tu as fait c'est un crime macabre contre le peuple tunisien .Je ne peux pas te donner raison même si théoriquement tes idées sont logiques et acceptables car sur le plan appliqué elles sont médiocres calamiteuses, catastrophiques nulles aussi bien sur le plan économique que social elles ont mené le pays vers la ruine et la déroute tu aurais du arrêter et réviser cette politique de fuite en avant rien qu'en voyant dans quel état étaient ces misérables qui assistent devant vous dans la salle .

..à suivre ........

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MEDJEZ EL BAB de 1960 à nos jours ( 3 )

Sidi ben Aissa
Des semaines passèrent et l'enfant moisi confortablement au fond de la classe gamberger essayant de raccommoder les bouts des restants des rares rêves obscures encore vivants dans sa courte mémoire il était bien installé dans son univers virtuel qu'il a crée sur mesure pour lui ,échappant ainsi à la réalité amère de cette vie de merde et de misère . des fois il se réveille et devient lucide il suit l'instituteur qui fait sans arrêt des vas et viens entre les rangées et qui développe un langage sobre compliqué et incompréhensible Il ne comprend rien de ce qui 'il dit ou plutôt il ne veut pas comprendre car à son sens l' école n'est pas fait pour lui .
Quelques élèves qui malgré leur jeune âge sont classés comme des futurs profiteurs innés par excellence à cause de leur comportement arriviste et calculateur. Ils essaient par tous les moyen à rendre service à l'instituteur pour attirer son attention et l'amadouer . Ils sont les premiers à aller effacer le tableau à chercher la craie à remplir l'encrier par de l'encre quitte à se salir, à distribuer les cahiers de classe et à les ramasser ou à le guetter à l'entrée de l'École pour prendre son cartable et quand l'instituteur quitte la classe pour une raison ou une autre se sont eux qui se bousculent pour offrir gratuitement leur services pour monter la garde et gars à celui qui bouge il sera signalé illico presto au maître dès son retour pour subir une correction et c'est de cette façon qu'ils s'imposent et acquièrent de la notoriété et deviennent la coqueluche de l'instituteur. vraiment ces antipathiques là sont faits pour ramper à plat ventre et lécher les souliers de leurs supérieurs quand ils deviendrons adulte . Ils seront des futurs mouchards sans scrupule sans foi des inquisiteurs des sadiques qui trouvent un grand plaisir et un soulagement dans la douleur des autres .Ce genre d'élèves il en existe partout ils sont comme les herbes sauvages, comme des bactéries contaminantes qu'il il faut à tout prix les éviter comme la peste et le choléra .
Après ces quelques instants de lucidité furtive il sombre de nouveau dans son monde imaginaire se souciant outre mesure de ce que dit l'instituteur car son souci majeur c'est de quitter la classe le plus rapidement possible pour aller manger surtout qu'il n'a rien mis sous les dents depuis la veille comme d'habitude .
Un jour par pur hasard il a entendu que certains écoliers démunis vont chaque jour prendre un petit déjeuner gratuit à Sidi ben Aissa .Pourquoi ne pas tenter ma chance se dit il ?, après tout je n'ai rien à perdre , si je décroche un repas tant mieux , si non moi et la faim nous sommes chimiquement liés depuis belle lurette . Le lendemain il s'est levé tôt que d'habitude et se dirige vers l'endroit précité il était décidé , déterminé à mettre fin à cette faim à qui s'accroche à lui depuis sa naissance comme un rhumatisme incurable et chronique .
Quand il arrive au centre ville il prend la rue KAIDA , elle était déserte à part quelques passants qui pressent le pas pour joindre leur vacation . A sa droite il y avait la seule pharmacie ou travaillait Si Kanakane puis un vieux bâtiment délabré servant comme un garage mécanique appartenant à monsieur luis . Sidi ben Aissa se situe à gauche et au fond de cette rue .Quand il arriva il fait la queue comme tous les enfants , son cœur battait la chamade il ne peut pas justifier cette brusque peur qui l'a gagné . Quand son tour arriva une voix grave émanant d'un homme qui se dresse devant lui en lui disant fermement montre moi ton carnet (bounou ) petit ? le petit n'a pas d'éléments de réponses convaincants , il était pris par la panique il repris ses esprits et lui dit amèrement " j'ai pas de carnet monsieur " alors le vieux lui dit va-t-on rentre chez toi on peut pas te servir , allez au suivant.....L'enfant impuissant quitte péniblement les rangs la mort dans l'âme , déprimé , déçu , le cœur brisé . Une grosse larme chaude coule doucement sur ses joues , il lève la tète vers le ciel l'implorer de lui prêter de secours car le bon Dieu ne peut en aucun cas tolérer de telles injustices , ne peut pas s'acharner contre un enfant misérable innocent impuissant qui ne demande rien sauf avoir un morceau de pain comme les autres pour calmer sa faim puis il continua bredouille son chemin vers l'école trainant difficilement ses lourdes sandales au fur et à mesure qu'il s'éloigne il s'assure du dicton qui dit que le bon Dieu aime peut être les pauvres mais n'aide que les riches .
Après avoir perdu toute chance une voix l'appela comme un oracle "hé petit revient " sans hésitation l'enfant revint au galop c'était monsieur HEDI BETTARA que dieu le bénisse qui lui dit entre n'est pas peur , je vais te donner à manger .Il lui a servit une tasse de lait chaud et deux tranches de pain croustillant , l'enfant les a avalés de toute vitesse car il a l'habitude de manger ainsi , il s'approche de lui et lui ajoute une deuxième ration et lui dit vient manger ici tout les jours j'ai vraiment de la peine pour toi petit , mais promet moi que tu vas faire des bons résultats à l'école .Il y a un dieu pour les pauvres et les misérables dit il . il était très heureux parce qu'il a gagné sa guerre contre la faim et forcer son destin et le trainer dans la boue . Il était convaincu depuis de ne pas lâcher prise et de militer sans croiser les bras pour réussir sa cause .
Depuis l'enfant entre en classe le ventre plein le moral au zénith . Il devient actif , il commence à suivre les cours et comprendre et à participer en classe et surtout à déchiffrer les lettres alphabétiques mieux que ceux qui occupent injustement les premières tables et qui font le m'a tu vus à cause de leur rang social .


a suivre...............

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MEDJEZ EL BAB de 1960 à nos jours (2)

LA RENTRÉE SCOLAIRE


Les années passent lourdement péniblement avec les mêmes malheurs les mêmes douleurs. le pauvre ne peut ni rêver ni projeter des ambitions car il n'avait ni la force ni les moyens de les réaliser.

Il était très heureux quand son père lui acheta un tablier bleu orné d'un liseré blanc une sandale artisanale qui a été fabriquée par le fameux cordonnier Ouannes qui présente la même forme et le même design que celui qu'a porté Hannibal durant la guère punique sa semelle et son talon proviennent d'un reste de pneu usé d'une veille voiture CV4 ses sangles et ses lanières solides proviennent d'une peau d'une carcasse d'un chameau galeux. Ce type de sandales sont inusables elles tiendrons la vie mais elles présentent un inconvénient insignifiant celui de prendre la forme d'un arc des les premières pluies à cause des rétrécissements des ses lanières.
l'après midi son père l'a amené chez le coiffeur Am Ahmed KHALED pour lui couper ou précisément lui raser les cheveux si bien qu'après dix minutes le pauvre c'est transformé complètement il ne s'est pas reconnu ,sa tête dégarnie ressemble à une enclume déformée par les multiples coups des marteaux ou à celle d'un agneau calcinée, elle était grosse pale déformée et enchevêtrée,le pauvre n'avait pas l'audace de se regarder dans la glace tellement il était moche et défiguré . Avant de rentrer chez lui son père lui dit d'un aire autoritaire hé chétif tu dois dormir tôt ce soir , demain 1/10/1960 c'est la rentrée scolaire .Ne t'en faite pas père lui dit-il à voix basse il on a l'habitude d'aller au lit dès la tombée de la nuit avant même que les poules ne pensent à dormir.
Cette nuit le petit n'a pas fermé les yeux il attend avec impatience la levée du jour car il est sur le point de vivre une nouvelle expérience pleine d'espoir et de déception, une page de sa courte vie de misère est définitivement tournée . Le lendemain il s'est levé de bonne heure il marchait sur les pointes des pieds pour ne pas réveiller ses parents car toute la famille dort entassée dans une seule chambre comme dans une caserne,il enfile sa sandale appelée à l'époque "TARBAGA" met ses vieux habits sur les quels il porte son fameux nouveau tablier bleu , il était très heureux de porter pour la première fois de sa vie des nouveaux habits .
Le matin son père l'amena à l'école le petit le suit difficilement car la sandale qu'il portait à ses pieds était très lourde pour lui et elle lui fait très mal car ses semelles fabriquées à partir du reste d'un pneu manque de souplesse et d'élasticité , sur la chemin de l'École il y avait un ras de marée d'enfants propres beaux biens habillés avec des cheveux bien coupés et surtout ils portaient des chaussures et des sandales qui sont beaux à voir .Grande fut sa surprise quand son père lui dit nous voila arrivé tu vois ce vieux bâtiment c'est L école primaire Habib BOUGUIBA ou tu vas apprendre à lire et écrire j'espère que tu ne vas faire long feu et qui tu ne seras pas viré des les premières années comme tes frères. Ce bâtiment était auparavant l'hôpital de la ville .
L'école ressemble à une ferme agricole abandonnée avec un toit en tuile couvert de moisissure et des lichens et des murs lézardés présentant des boursouflures causées par une humidité prononcée . elle était en état de vétusté très avancée , son état présente un danger permanent pour les élèves .Un ouvrage pareil ne devrait en aucun cas être retenu en tant qu'établissement scolaire il ne peut servir à mon sens comme un lieu idéal pour le tournage d'un film d'horreur d'Alfred HITCHCOCK .

Au coup de sifflet du proviseur tous les élèves rentrent dans leur salle de classe, ceux qui sont propres bien épanouis avec des cheveux bien coupés ont occupé les premières tables et les autres qui n'ont pas été gâtés par la nature se sont isolés au fond de la classe pour se dérober des yeux inquisiteurs et moqueurs de leur camarades nantis (ouled nanati ) . Quand l'instituteur si Mohamed Djebali qui était un beau gosse de vingt ans vêtu d'un costume noir entra un silence lourd régna dans la classe tout le monde le suive des yeux comme un Messie il posa son cartable sur la table et commença à faire l'appel ils étaient un peut plus d'une quarantaine ensuite et sans perdre du temps il prend la craie tout en demandant aux élèves de sortir leur livre et ardoise et commence à écrire sur le tableau des lettres alphabétiques arabes.
Le petit bonhomme regarde avec stupeur et étonnement la complexité et les formes bizarres et étranges de ces lettres de l'alphabet qui ne s'écrivent pas de la même manière selon qu'elles sont au début ou au milieu ou à la fin du mot ou du verbe ainsi que les points qui sont posés tantôt au dessus des lettres et tantôt au dessous sans oublier les accents qui ont des fois la forme des bâtonnets d'autrefois fois celle d'un club de tennis placées pelle mêle au dessus et au dessous des lettres ,vraiment c'est du charabia c'est du casse tète chinois,il se demandait pourquoi l'écriture arabe est trop compliquée et indéchiffrable , nos ancêtres ont peut être fait ça exprès pour pousser les enfants à haïr l'école et le savoir et c'est maintenant une fois adulte qu'il comprend pourquoi les arabes sont les lanternes rouges en matière de développement et d'essor scientifique .
Trois heures sont passées dans la douleur le petit n'arrivait pas à suivre l'instituteur qui fait, il faut le dire de son mieux pour s'acquitter convenablement de sa tache ,car il a faim de loup et comme vous savez on ne peut pas se concentrer ni comprendre quoi que ce soit quand on à le ventre creux , surtout que le pauvre comme d'habitude , pauvreté oblige , de sauter le petit déjeuné.
A onze heure après la fin des cours il rentre chez lui déçu , démoralisé complètement vidé car il n'avait pas l'habitude de rester assied , de garder le silence et de se croiser les bras trois heures d'affilé sans repu tel un prisonnier .Une remarque est restée quand même gravée comme un tatouage dans sa mémoire jusqu'au jour d'aujourd'hui qui concerne la première leçon du manuel scolaire "ikraa" qui commence par "ba bakaron" cad "vaches" et qui dit vache dit débile bête bourricot ( à bon entendeur ) et aller dire pourquoi on a pas encore dépassé ce stade car tout simplement nous avons été vacciné dés notre prime enfance contre l'intelligence .
( à suivre..........)

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MEDJEZ EL BAB de 1960 à nos jours ( 1 )

INTRODUCTION

Il naquit à MOUATISS , un hameau isolé loin de quatre kilomètres vol d'oiseau de la ville de MEDJEZ EL BAB c'est une presqu'île entourée de ces trois côtés par l'oued Medjerda ses habitants sont originaires du sud Tunisien chassés par la BEY pour des raisons obscures .Pour ceux qui s'intéressent à cet exode forcé je les invite à regarder le feuilleton MATOUSS diffusé sur la chaine TV 7 il y a déjà trois ans.
A l'âge de cinq ans son père AHMED déménage pour habiter un quartier pauvre situé à quelques encablures de Medjez appelé Douar el Behi et ce par incompatibilité d'humeur avec ses voisins conformistes vaniteux et égoïstes et surtout parce qu'il voulait que ses fils aillent à l'école et apprennent à lire et à écrire surtout qu'à cette époque l' enseignement était gratuit et ne revient pas chère, on se contentait d'un livre d'une ardoise en bois , d'un chiffon artisanal et d'un tablier bleu acheté de Souk el Barrani (Friperie) quant à l'encre et la craie blanche elles sont à la charge de l'École.
Durant sa vie d'enfance il a connu quelques jours de bonheur qui se comptent sur les doigts d' une seule main mais beaucoup de malheurs , de déceptions et de douleurs il a vécu la pauvreté,la famine et la misère il a accepté la calamité du destin qui s'est acharné contre lui avec beaucoup de courage, de patience et de philosophie.
En 1960 il avait tout juste six ans il était comme la plus part des enfants de son âge chétif maigre mal nourri ,il tombait fréquemment malade parce que son corps n'a pas suffisamment de force pour se défendre il n'a plus de réserve
,il a juste l'énergie nécessaire pour maintenir ses organes vitaux en vie , alors au moindre changement de température au moindre courant d'air il cale il devient frileux, fébrile, fiévreux et il gardait le lit -en fait un lit à l'époque est un luxe qui n'est pas à la porté de tout le monde - on dormait par terre à même le sol entassé dans une seule chambre mal aérée.
Sa mère NEDJMA autoritaire mais elle a un cœur gros comme ça, elle est toujours au four et au moulin son souci majeur est d'élever ses enfants en l'absence de leur père qui travaille en déplacement dans une autre ville lointaine et de s' ingénier à trouver de quoi nourrir sa famille nombreuse car la mièvre bourse que lui envoie son mari chaque fin du mois couvre à peine les besoins vitaux de la famille quant au lait, viande fruits ils ne font pas partie de leur menu .Tous les autres problèmes quelques soient leurs degrés de gravité sont secondaires à ses yeux et ne méritent pas son attention.
Un jour quand elle a entendu son fils gémir dans un coin sombre de la maison comme un chien maigre, et qui refuse de demander de l'aide car le pauvre sait pertinemment que sa mère est dans l'incapacité de lui procurer des médicaments que dire de l'amener au médecin, elle s'approche de lui et met tendrement sa main sur son front en guise de thermomètre pour s'assurer s'il est fiévreux puis se précipite
sans s'affoler, la mort dans l'âme retenant ses larmes chercher une lame à raser usée gardée pour des situations pareils, car c'était la solution unique disponible et bon marché pour soulager son enfant fiévreux. Elle s'approche de lui et lui dit ne t affole pas petit, je vais te soulager et l'ordonne sèchement de s'accroupir elle entoure son cou avec un foulard en forme de garrot et elle sert fortement pour augmenter la pression de sang dans sa tète et sans attendre elle fait une à deux rangées de petites cicatrices sur son front si bien que le peut de sang froid qu'il avait coulait à flot et lui le pauvre avec des larmes chaudes qui coulaient de ses yeux tremblait de peur et de douleur sans rouspéter ni lever le petit doigt. quand elle a terminé elle a essuyé le sang et posé sur son front quelques morceaux de fève pour absorber la fièvre et l'ordonne de dormir en lui disant d'un air autoritaire demain tu iras bien imbécile que tu es, tache de ne plus jouer au soleil.
Le lendemain sa mère a décidé d'emmener son fils à l'hôpital car la fièvre persiste encore et son état s'est détérioré davantage .Elle a pris le carnet de soin appelé à l'époque ( carnet de la pauvreté) elle a mit son vieux
sefsari blanc qui représente l'unique habit de valeur qu'elle possédait et qu'elle gardait avec soin depuis son mariage .Elle presse le pas pour gagner l'hôpital qui se situe à la Nouvelle Cité (bled ejdida) le pauvre enfant était tellement faible qu'il ne pouvait pas tenir le rythme soutenu de sa mère alors il tangue et chavire dans la route comme un bateau ivre et sa mère ne se soucie guère du calvaire qu 'endure son fils derrière elle .Elle poursuit son bonhomme de chemin avec détermination pour arriver à l'hôpital à l'heure .Ce petit regarde à droite et à gauche avec stupeur et étonnement le nouveau monde qu'il vient de découvrir. Il voit des maisons battues en durs des routes goudronnées des voitures des gens qui s'attablent sur le trottoir devant le café el joumhouria ( elle était un bar à l'époque ) regardant les va et vient en fait c'est la première fois qu'il quitte la maison et visite la ville. à sa gauche il y avait un grande cathédrale avec un coq perché sur son toit c'est le plus haut bâtiment de la ville .Sa mère lui dit d'un air autoritaire regarde devant toi, ce bâtiment c'est le lieu de culte des maudits infidèles ( Koffars ) tu aurais du regarder la mosquée des musulmans qui porte un croissant sur l'extrémité de son minaret qui s'oriente vers la MEQUE .Après avoir traverser le grand pont construit il y a quelques siècles par Mourad Bey et qui enjambe la rivière Medjerda et qui constitue le fleuron de la ville de Medjez el bab il a vu un grand bâtiment composé de deux étages appelé cicita il s agit en fait d un hôtel avec des vérandas en bois .quand ils arrivèrent à l'hôpital , le pauvre était au bout de ses peines il n'arrivait pas à tenir une posture correcte tellement il était fatigué.
A l'hôpital il y avait un monde fou qui attendait monsieur
Abdelmoula l'unique médecin de la ville . Il y avait un vacarme assourdissant des bousculades des enfants qui crient tout le monde parle à voie haute et au même temps .Des femmes moches sales qui s'embrassent qui s'insultent c'est comme dans un souk c'était l'anarchie totale . Des fois un infirmier appelé Bou laaress sort de son bureau pour sommer à haute voie cette foule de se taire en la traitant de tous les noms il utilise des fois des gros mots pour les intimider.
Soudain une jolie voiture de couleur noire arriva il s'agit d'une traction des années soixante qui ne laisse personne indifférente tellement elle était propre qui annonce l'arrivée du médecin et d'un coup tout le monde se tait le petit s'accroche à sa mère par peur que le médecin ne lui prescrive des injections car à l'époque celles ci étaient grosses comme des pompes à bicyclette et font très mal.
l'infirmier avance vers lui et lui tend un thermomètre et ordonne sa mère de mettre ce truc la ou il fallait sa mère a compris le message elle abaisse le short de son fils et enfonce entièrement ce clou dans son rectum . Quand son tour viendra sa mère se précipita vers le médecin avant de lui avoir retiré cet appareil qui dégageait une odeur de pétrification à cause des matières fécales collées sur lui .Le médecin avec une lampe électrique éclaire ses amygdales puis sans prononcer un mot il lui prescrit les médicaments nécessaires.
Grande fut sa surprise quand la pharmacienne de lui l'hôpital lui donne une poudre blanche et un bouteille de sirop très sucré le pauvre avec ce qu'il lui reste de vie rentre chez lui portant la bouteille de sirop de couleur rouge très sucré comme un oscar . A la maison il l'a cachée avec soin dans un endroit sur loin des regards de ses frères car un produit sucré chez lui c'est une
denrée rare .

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Douze metiers egal treize miseres

Ce bonhomme c'est un artiste il enseigne les beaux arts dans les universités ,il est fin calme, pausé, cultivé . il mène deux modes de vie diamétralement opposées , une calme paisible et une autre stressée, nerveuse voir orageuse.
Ce bon homme travaille en tant qu'assistant à Kairouan il est toujours gai ,généreux,souriant il n'a aucun problème , son monde est la peinture, les tableaux de Picador de Van Gogh,Léonards de Vinci les théories avant- gardistes, l 'aquarelle, les harmonies et les mariages des couleurs . Ses outils de travail sont la pinceau, les crayons de couleur le tableau noir. Il passe deux jours par semaine au travail à Kairouan menant la belle vie comme dans un paradis , il profite au maximum pour se reposer et refaire santé .
Après le repos absolu durant la durée de travail , il vit l'enfer des vacances à Medjez el bab . Ce monsieur consacre son soit disant repos pour s'occuper de la ferme agricole qu ' il a hérité de son père , alors malgré son sang froid et son tempérament calme et serein il mène la vie dure, il crève à cause des contraintes qui se dressent contre lui et qu'ils lui font voir au rouge .
Notre bonhomme qui se reconnaîtra certainement à travers ces lignes aime les souffrances et les douleurs c'est un sadique à part entière . Les efforts gigantesques et les sacrifices qu'il endure quotidiennement n'aboutissent pas dans la majorité des cas aux résultats escomptés et ce pour des raisons organiques, insolubles qui dépassent sa volonté dont les principales sont à titre d'exemple les multiples problèmes qu'il a avec les matériaux agricoles disponibles dans la ferme qui ont pris la décision ferme de lui mettre les bâtons dans les roues et de lui jouer des sales tours et des coups bas afin de l'obliger à abandonner l'agriculture car ces épaves des temps perdus refusent d'obéir aux ordres qui émanent d'un artiste profane, d'un ignorant en agriculture. le chef de file ce rébellion est un méchant tracteur masochiste calculateur encouragé dans sale besogne par une citerne obèse boiteuse et une voiture trouble fête.
Le tracteur qu'il possède est étrange non seulement il date depuis la première guerre mondiale mais aussi il est en état de vétusté très avancée. Il se croit à tort comme étant la pièce maîtresse dans la ferme d'ailleurs, chaque fois qu'il constate la présence de son propriétaire dans la ferme il se met en dehors de tous ces états et sa réaction ne se fait pas attendre tout d'abord il refuse délibérément de démarrer et même s'il arrive à se faire démarrer alors bonjour les dégâts il libère exprès des fumées intenses de couleur noires pour l étouffer ou il dégage des bruits assourdissants afin de l'obliger à l'abandonner et à le laisser en paie quand aux vibrations alors n'en parlant pas.
Ce tracteur n'est bête il est astucieux revanchard. il se laisse conduire volontiers par n'importe quel chauffeur excepté par son propriétaire car entre les deux il y a un problème de leadership, une rivalité difficile à comprendre et à résoudre.
En automne avec les premières pluies qui annoncent l'arrivée de la saison des labours tous les agriculteurs qui se respectes font appel à leurs tracteurs pour labourer et semer leurs champs cette maudite machine choisit cette période précise pour tomber en panne ou fait semblant de l'être rien que pour lui damer les pions obligeant ainsi son propriétaire à ajourner les travaux et à procéder à sa réparation et à souffrir le martyr pour lui trouver les pièces de rechange nécessaires .
La citerne qui fait semblant de garder un profil bas, attend en vérité son propriétaire au tournant par peur du représailles du son chef le fameux fainéant tracteur qui souffle le chaud et le froid dans la ferme et qui veut qu'on lui fous la paie car cette veille mécanique est partisane des moindres efforts .Alors des qu'elle est attelée au tracteur est remplie d'eau pour arroser les nouveaux plants elle commence- solidarité oblige - à gémir comme un chien agonisant et ses roues désaxées tanguent comme une oie boiteuse épousant maladroitement un mouvement sinusoïdal .Ensuite et contre toute attente un bruit d'éclatement d'un de ces pneus retentit et la docile citerne, obèse chavire vers le ravin obligeant au grand bonheur du tracteur l'avortement de la mission et annonçant le début du calvaire de notre artiste qui devra s' ingénier la queue entre les jambe avec le peut de moyens disponibles à démonter cette roue en vue de l'amener vers un vulcanisateur au centre ville pour la réparer.
La voiture ne tombe jamais en panne dans la ferme car elle craint que le propriétaire trouve un autre moyen de transport pour rentrer chez lui et l' abandonner la bas avec ses zombies . Alors elle choisit avec intelligence son terrain d'attaque pour créer des grabuges elle ne tombe volontairement en panne que dans les autoroutes pour garantir un retour par camion de dépannage SOS au frais de la princesse.
Notre artiste lui aussi n'est pas un ange il a plus d'une corde dans son arc,il est abrasif et hautain et négligent avec son tracteur,il est radin avec les mains trop prés de ses poches, il ne procède pas par cupidité à son entretien préventif et curatif courant si bien que la corrosion ronge un grande partie de sa carrosserie et le défigure le rendant comme un vieux char de guerre soviétique abandonné dans le désert de Kandahar en Afghanistan . Ce pauvre tracteur est fatigué il est le plus sollicité dans tous les travaux de la ferme sans exception on le voit tirer les charrues pour labourer, traîner la citerne pour irriguer les plants et surtout suivre à pas de tortue la moissonneuse batteuse sous un soleil de plomb durant la saison des grandes chaleurs devant une vieille remorque pleine de sacs de blé comme un escargot trimballant sa coquille. Ce tracteur est fatigué ,exténué, vidé ,il n'a plus de force son moteur est claqué comme une âme agonisante avec des fuites d'huile de partout.
Personnellement je donne raison à ce tracteur dans son bras de force avec l'artiste car il est le parent pauvre de la ferme il travaille comme un esclave sans contre partie sans rétribution aucune . Il a tout le droit de se soulever contre lui et le haïr et le faire voir au rouge car il ne demande pas la mer à boire le pauvre il réclame tous simplement le droit de se faire entretenir .