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MEDJEZ EL BAB de 1960 à nos jours ( 3 )

Sidi ben Aissa
Des semaines passèrent et l'enfant moisi confortablement au fond de la classe gamberger essayant de raccommoder les bouts des restants des rares rêves obscures encore vivants dans sa courte mémoire il était bien installé dans son univers virtuel qu'il a crée sur mesure pour lui ,échappant ainsi à la réalité amère de cette vie de merde et de misère . des fois il se réveille et devient lucide il suit l'instituteur qui fait sans arrêt des vas et viens entre les rangées et qui développe un langage sobre compliqué et incompréhensible Il ne comprend rien de ce qui 'il dit ou plutôt il ne veut pas comprendre car à son sens l' école n'est pas fait pour lui .
Quelques élèves qui malgré leur jeune âge sont classés comme des futurs profiteurs innés par excellence à cause de leur comportement arriviste et calculateur. Ils essaient par tous les moyen à rendre service à l'instituteur pour attirer son attention et l'amadouer . Ils sont les premiers à aller effacer le tableau à chercher la craie à remplir l'encrier par de l'encre quitte à se salir, à distribuer les cahiers de classe et à les ramasser ou à le guetter à l'entrée de l'École pour prendre son cartable et quand l'instituteur quitte la classe pour une raison ou une autre se sont eux qui se bousculent pour offrir gratuitement leur services pour monter la garde et gars à celui qui bouge il sera signalé illico presto au maître dès son retour pour subir une correction et c'est de cette façon qu'ils s'imposent et acquièrent de la notoriété et deviennent la coqueluche de l'instituteur. vraiment ces antipathiques là sont faits pour ramper à plat ventre et lécher les souliers de leurs supérieurs quand ils deviendrons adulte . Ils seront des futurs mouchards sans scrupule sans foi des inquisiteurs des sadiques qui trouvent un grand plaisir et un soulagement dans la douleur des autres .Ce genre d'élèves il en existe partout ils sont comme les herbes sauvages, comme des bactéries contaminantes qu'il il faut à tout prix les éviter comme la peste et le choléra .
Après ces quelques instants de lucidité furtive il sombre de nouveau dans son monde imaginaire se souciant outre mesure de ce que dit l'instituteur car son souci majeur c'est de quitter la classe le plus rapidement possible pour aller manger surtout qu'il n'a rien mis sous les dents depuis la veille comme d'habitude .
Un jour par pur hasard il a entendu que certains écoliers démunis vont chaque jour prendre un petit déjeuner gratuit à Sidi ben Aissa .Pourquoi ne pas tenter ma chance se dit il ?, après tout je n'ai rien à perdre , si je décroche un repas tant mieux , si non moi et la faim nous sommes chimiquement liés depuis belle lurette . Le lendemain il s'est levé tôt que d'habitude et se dirige vers l'endroit précité il était décidé , déterminé à mettre fin à cette faim à qui s'accroche à lui depuis sa naissance comme un rhumatisme incurable et chronique .
Quand il arrive au centre ville il prend la rue KAIDA , elle était déserte à part quelques passants qui pressent le pas pour joindre leur vacation . A sa droite il y avait la seule pharmacie ou travaillait Si Kanakane puis un vieux bâtiment délabré servant comme un garage mécanique appartenant à monsieur luis . Sidi ben Aissa se situe à gauche et au fond de cette rue .Quand il arriva il fait la queue comme tous les enfants , son cœur battait la chamade il ne peut pas justifier cette brusque peur qui l'a gagné . Quand son tour arriva une voix grave émanant d'un homme qui se dresse devant lui en lui disant fermement montre moi ton carnet (bounou ) petit ? le petit n'a pas d'éléments de réponses convaincants , il était pris par la panique il repris ses esprits et lui dit amèrement " j'ai pas de carnet monsieur " alors le vieux lui dit va-t-on rentre chez toi on peut pas te servir , allez au suivant.....L'enfant impuissant quitte péniblement les rangs la mort dans l'âme , déprimé , déçu , le cœur brisé . Une grosse larme chaude coule doucement sur ses joues , il lève la tète vers le ciel l'implorer de lui prêter de secours car le bon Dieu ne peut en aucun cas tolérer de telles injustices , ne peut pas s'acharner contre un enfant misérable innocent impuissant qui ne demande rien sauf avoir un morceau de pain comme les autres pour calmer sa faim puis il continua bredouille son chemin vers l'école trainant difficilement ses lourdes sandales au fur et à mesure qu'il s'éloigne il s'assure du dicton qui dit que le bon Dieu aime peut être les pauvres mais n'aide que les riches .
Après avoir perdu toute chance une voix l'appela comme un oracle "hé petit revient " sans hésitation l'enfant revint au galop c'était monsieur HEDI BETTARA que dieu le bénisse qui lui dit entre n'est pas peur , je vais te donner à manger .Il lui a servit une tasse de lait chaud et deux tranches de pain croustillant , l'enfant les a avalés de toute vitesse car il a l'habitude de manger ainsi , il s'approche de lui et lui ajoute une deuxième ration et lui dit vient manger ici tout les jours j'ai vraiment de la peine pour toi petit , mais promet moi que tu vas faire des bons résultats à l'école .Il y a un dieu pour les pauvres et les misérables dit il . il était très heureux parce qu'il a gagné sa guerre contre la faim et forcer son destin et le trainer dans la boue . Il était convaincu depuis de ne pas lâcher prise et de militer sans croiser les bras pour réussir sa cause .
Depuis l'enfant entre en classe le ventre plein le moral au zénith . Il devient actif , il commence à suivre les cours et comprendre et à participer en classe et surtout à déchiffrer les lettres alphabétiques mieux que ceux qui occupent injustement les premières tables et qui font le m'a tu vus à cause de leur rang social .


a suivre...............